Marie Bockstaller, la fondatrice de Modern Bakery

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Aujourd’hui je suis particulièrement heureuse de vous présenter ma nouvelle invitée . Pourquoi cet enthousiasme. Cette rencontre a été à l’origine d’un véritable coup de foudre tant pour la personne que pour son projet. Pourtant, il y a 2 mois encore, nous ne nous connaissions pas et nos chemins auraient pu aussi ne jamais se croiser. 

J’ai découvert Marie et son parcours hors norme en parcourant la liste de speakers d’un salon professionnel et je l’ai tout de suite contacté pour lui proposer de faire un épisode de podcast. Il se trouve que Marie est également fan de podcasts (on écoute les mêmes). C’est cet échange et donc notre première rencontre que vous allez écouter aujourd’hui. 

Pourquoi ai-je attendu 2 mois pour la publier ? Car Marie est intervenue dans le cadre d’une rencontre de la Ruche, l’association des femmes francophones à Munich, mardi 3 décembre 2019. Un joli introduction dont je voulais garder la surprise. Maintenant, pour celles qui étaient présentes mardi dernier, vous aurez la version longue et pour ceux et celles qui n’étaient pas là, vous allez pouvoir savoir comment Marie est passée des neurosciences aux madeleines. 

Il y a 2 versions : une version montée et donc plus courte et en cadeau, caché derrière la porte du calendrier de l’Avent du 6 décembre, une version uncut. L’occasion de voir un peu l’envers du décor de la création de podcast. 

Cet épisode est long mais le parcours de Marie est riche, passionnant, original et courageux. On aborde de nombreux sujets qui toucheront certainement les uns ou les autres au gré de leur histoire et problématiques.

Je vais donc m’arrêter là et vous encourager à écouter Marie. Si vous avez besoin d’un shot de passion et d’énergie, vous allez être servi(e) !

Résumé de l’épisode, adresses et liens utiles

Un parcours initiatique

Clermont Ferrand et sa cathédrale gothique

Clermont Ferrand et sa cathédrale gothique

Marie est “alsacienne pure souche”. Elle naît dans un petit village dans les environs de Mulhouse. Son parcours scolaire est brillant et c’est donc naturellement que Marie se retrouve à passer un Bac S comme le font souvent les élèves doués mais qui n’ont pas encore un projet concret pour leur avenir.

Passionnée par la langue allemande, elle passe un Abibac (un bac franco-allemand) et au lieu de se décider pour une classe préparatoire, elle décide d’approfondir ses connaissances de la langue de Goethe. Et pour ce faire, elle fait un choix original : elle part à Clermont-Ferrand ! Rapidement, elle se rend compte que le niveau est très faible et l’enseignement peu intéressant. Mais ce temps passé loin de sa famille et ses racines est propice à l’introspection et lui permet de trouver la voie qui va l’occuper ces prochaines années et ce, à la faveur d’un cours de psychologie sociale.

Si elle considérait au départ cette matière comme une science molle et une voie poubelle (les a priori de notre éducation :)), c’est une révélation et elle décide donc de poursuive ses études à l’université de psychologie à Strasbourg.

On parle également à ce moment des différences de sélection à l’entrée de l’université en la France et l’Allemagne. Chez nos voisins, le processus de sélection est extrêmement difficile. On parle de Auswahlverfahren.

De Strasbourg à Munich en passant par Vienne et de la psychologie aux neurosciences

Vienne, capitale de l’Autriche et étape Erasmus de Marie

Vienne, capitale de l’Autriche et étape Erasmus de Marie

Dès son arrivée à la fac, Marie veut partir à l’étranger et fait une demande pour partir étudier à Vienne en seconde année dans le cadre d’un programme Erasmus. Elle découvre, dans la ville de Freud et à son étonnement, une approche de la psychologie plus pratique et scientifique. On s’intéresse au fonctionnement du cerveau et aux raisons qui motivent nos choix.

C’est aussi à Vienne qu’elle rencontre son ex-compagnon, étudiant en architecture à Munich, raison qui la conduira dans la capitale bavaroise.

 Après sa licence en psycho à Strasbourg, elle se lance dans un Master trinational en neurosciences entre Bâle, Freiburg et Strasbourg. Le deuxième déclic qui lui fait changer à nouveau de voie est un cours de neuropsychologie. Elle se rend compte à ce moment qu’une fois le diagnostic fait, il n’existe pas de moyens concrets d’aider le patient. Elle décide donc de faire de la recherche en neurosciences pour pouvoir justement contribuer à améliorer concrètement les choses.

L’arrivée à Munich : de Max Planck à la LMU

Dans le cadre, de son master, elle part faire un stage à l’Institut Max Planck à Munich. Avant son arrivée, elle se sépare de son ami mais profite de cette nouvelle expérience pour découvrir Munich en été et faire son stage dans cette institution prestigieuse.

C’est à ce moment également qu’elle rencontre celui qui va devenir son mari et qu’elle décide de rester pour faire un stage de 1 an. Peu intéressée par le modèle de souris sur lequel elle travaille, elle décide finalement de faire sa thèse sur un modèle de drosophile et rentre à la LMU. Elle décroche une bourse et son avenir semble tout tracé. Mais, Marie se rend compte que le milieu de la recherche est en fait très politisé et n’arrive pas à trouver du sens dans ce qu’elle fait. Après mûre réflexion, elle décide de quitter cette voie qui ne la rend pas heureuse. Si le processus de réflexion est long, le passage à l’acte est rapide. Elle est persuadée d’avoir fait le bon choix. Reste maintenant à dessiner la suite… et cela commence par un constat pragmatique.

La période Kochhaus : rencontre d’un mentor et coup de coeur pour la gastronomie

Magasin Kochhaus à Haidhausen : © Kochhaus

Magasin Kochhaus à Haidhausen : © Kochhaus

Marie doit trouver du travail car, en quittant la LMU, elle dit adieu à une bourse très confortable. Contre toute attente, elle trouve rapidement un emploi dans un secteur assez inattendu au vue de son parcours : un magasin d’alimentation. À l’origine de cette opportunité, il y a la rencontre avec le gérant de la franchise qui va devenir son mentor. Marie nous explique comment il a su détecter et encourager son potentiel. Embauchée en tant que Team Manager, elle devient rapidement Store Manager et gère une équipe de 20 personnes. Elle touche à toutes les missions clés dans le développement d’un commerce.

L’étape Kochhaus, c’est aussi la découverte ou plutôt la redécouverte d’une passion pour la milieu de la gastronomie, et celui de la pâtisserie en particulier. Marie se rend compte qu’elle contribue bien plus au bonheur des gens en leur vendant un bon plat qu’en faisant de la recherche. Elle décide aussi, encore une fois, d’abandonner ces stéréotypes qui voudraient que la pâtisserie ne soit pas un vrai métier et se lance dans un CAP en candidate libre.

Elle est enceinte de 7 mois quand elle passe l’examen qu’elle réussit. C’est le conjonction de plusieurs facteurs qui vont la pousser à lancer son activité.

La création de Modern Bakery

En devenant maman, Marie se rend compte que son statut change dans son entourage allemand. C’est la première fois d’ailleurs qu’elle ressent un tel choc culturel avec la France. Après 3 mois de congés maternité, elle décide de retourner travailler mais sa décision choque et elle ne trouve plus sa place. En parallèle, son mentor vend la franchise. Enfin, au fond d’elle-même, elle savait qu’il faudrait qu’elle lance sa propre activité si elle voulait continuer à évoluer. Tous ces éléments lui donne la dernière impulsion pour créer Modern Bakery.

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On parle ensuite des différentes étapes de la création : le parcours du combattant pour faire reconnaître son CAP, les aides dont elle a pu bénéficier, les réglementations propres à l’Allemagne et la définition de son offre et de sa cible. Comme Marie doit louer une cuisine professionnelle, elle doit produire du volume. C’est donc naturellement qu’elle décide de s’adresser aux entreprises. De même, elle limite la variété des madeleines qu’elle produit. Enfin, elle se sert de ses études pour construire sa mission et sa vision : redonner ses lettres de noblesse à la madeleine artisanal et en faire un cadeau d’entreprise vecteur de plaisir et de fidélisation. Elle explique d’ailleurs cela très bien sur sa chaîne YouTube.

Les bonnes adresses de Marie B.

Suite de l’article demain (samedi 7 décembre)